je n'avais jamais pensé à t'écrire ici.

je t'ai déjà fait des centaines de lettres mais jamais une écrite.

je voulais te raconter la suite. les jolies choses. les rires. les pleurs.

tu le sais mieux que tout autre, je suis une vraie Madeleine. L'émotion me prend pour un rien. mes yeux rougissent vite. je morfle en ce moment. ça doit être la saison des morfles. la morfle est un fruit issu du croisement de l'orange amère et de l'oignon.

Si tu ne le savais pas, le 14 je suis allé à 2 mariages. celui d'émilie qui a choisi (et bien choisi) d'avoir 2 "plus beaux jours de sa vie". La mariée était vraiment belle et le marié émouvant (je me suis fait prendre en flagrant délit d'oeil rouge :-) ). celui de Benjamin. ton chouchou. le beau Benjamin s'est marié avec la gentille Camille à moins que ce soit le contraire la belle Camille s'est mariée avec le gentil Benjamin. Diantre (=mon dieu pour les payens et ça évite de dire putain) qu'il me fut difficile de les voir en traction avant sur la place de l'église de St Vincent. j'aime à croire que le choix de la voiture est un clin d'oeil que Benjamin t'a fait.

Voilà 2 superbes couples qu'il me couterait de voir se séparer!!

aujourd'hui je trinque. je n'arrive pas à stopper la redif du 25 d'il y a 2 ans. envie de me souler, mais je ne le fais pas. [d'ailleurs figure-toi qu'un(e) con(ne) est allé demander à mon directeur si "je n'avais pas un problème avec l'alcool". je dis con ou conne parce que je continue de penser qu'il ou elle, par bétise, n'a pas mesurer la taille de la connerie qu'il (ou elle) faisait... bah oui tu vois, je continue aussi de croire que la bétise est plus répandue que la méchanceté!] envie pleurer sur une épaule, de parler mais personne à qui faire supporter, avec qui partager... (j'ai réussi à ne pas flinguer le moral des filles. c'est toujours et déjà ça de réussi!) il va quand falloir que je me refasse un bon moral, que je re-provoque des bons temps. mais là c'est raide. je ne m'attendais à ça. en même temps "on ne peut pas se mentir tout le temps".

l'ami Josué m'avait décerné le premier prix de vainqueur du concours de circonstances... on ne peut pas gagner tout le temps, ou il faut aussi payer un peu pour acheter les tickets...

le malheur se divise quand il est partagé. c'est vrai que tu nous en a laissé un joli stock en partant.

lecteurs et lectrices, je balance entre l'idée "c'est pas sympa de faire des textes comme ça" et l'envie de vous remercier pour le petit bout de malheur que chacun prend en charge. pour une fois je serai bien embêter si quelqu'un commentait.

en ce moment je merde sur plusieurs tableaux...

Je n'en ferai pas le détail.

Je me prétis de bonnes résolutions!

Mais ceux à qui j'en fais part.... Evitez de me dire que c'est normal!!! Sinon comment puis-je corriger?

non rien

En si peu de temps ça fait beaucoup.

J'accumule et l'addition finit par être lourde... Ca fait cher!

(c'est drôle ce i qu'il suffit de glisser pile au milieu de cher :-) )

Et ce qui est terrible c'est qu'en plus dans ces moments là il remonte les intérêts (ou les dividendes?) des additions passées...

Cette semaine vraiment, j'ai écopé.

Le souci qui me coute, c'est mes envies paradoxales d'être seul et d'avoir de la compagnie...

En plus je me suis fait une belle série LOOSE au grand concours de circonstances. Jusqu'à l'annulation du concert (de AIR) hier soir, que je me faisais une joie de vivre (belle formule) avec mes filles. Une musique plutot planante, un Pink Floyd 70's revu par des musiciens de ce siècle... (en tout cas c'est comme ça que je me l'imaginais). Trop de vent! Le prefet n'a pas eu confiance dans le chapiteau en bois!!! PPPPPpppppffffffFFFFFF........

Des trucs qui semblaient s'être bien passés ou d'autres qui auraient pu être bien sympas, ont tourné courts, voire vinaigre... et ça fait mal au ventre le vinaigre...

I feel alone above the raging sea, disait Robert mais moins bien que Katie...

Alors tampis, vogue le radeau, finira bien par échouer sur la plage d'une ile de rêve!!! :P

le colmoulins est fermé. On n'y naitra plus. On n'y mourra plus.

Dernier décès hier, dernière naissance aujourd'hui. Le colmoulins est fermé 42 ans pile (moins un jour) après que j'y soit né.

Pour continuer d'orchestrer le grand barnum du déménagement il fallait faire un énième inventaire. Encore un tour de toutes les chambres. Dans tous les services...

Il fallait le faire, je voulais le faire. Je voualis repasser par Là. La 147. Vendredi j'y suis passé un patient toussait sur son fauteuil, en 148 une patiente même pas vieille, touchée en pleine tête, respirant et regardant comme Virginie attendant sa sortie. Le dernier décès c'est elle.

L'addition de la 147 et de la 148 a été très violent. Direct au foie, Boule dans la gorge, poids sur l'etomac. J'y ai tout revu. Tout ré-entendu. Tout ressentit. Tout re-senti. Il fallait que j'y retourne. Je savait que j'y laisserai des plumes. Je lui devais. Je le devais. Une épreuve et un hommage.

Une bouddhiste m'a appris que toutes les vies sont capitales. Toutes les vies apportent quelque choses aux autres vies. Toutes sont pour cela très précieuses. Du moncheron à l'être chèrE, chaque vie contribue aux autres.

Et quand une vie s'arrête, il faut penser à tout ce qu'elle a apporté aux autres. Du boeuf devenu steack, à Virginie devenue Virginie!

Une bouddhiste m'a appris que les energies contenues dans le corps défunt ne s'éteignent pas. Il faut les capter pour que cette vie finie apporte aux autres vies.

Ce dernier tour dans cet endroit m'a fait un mal fou et un "bien-fait". L'épreuve. L'hommage.